Corée du Sud : une société fabrique des pailles de riz comestibles et 100 % biodégradables
Le plastique fait partie des principaux pollueurs de l’environnement. Il est pourtant le principal composant de nombreux produits jetables, dont les pailles à jus. Kwang-Pil Kim, entrepreneur sud-coréen et PDG de l’entreprise Yeonjigonji, a eu l’idée d’utiliser la farine de riz pour fabriquer des pailles qui sont comestibles et sans danger pour l’environnement.
Les pailles sont fabriquées avec de la farine de riz
Crédit photo :pixabay
Kwang-Pil Kim raconte qu’il a eu l’idée de fabriquer des pailles comestibles après avoir lu un article sur une société américaine qui fabrique des gobelets comestibles. Mais pourquoi des pailles ? Il se trouve que chaque année, les Sud-coréens utilisent près de 2, 6 milliards de pailles en plastique, ce qui représente une sacrée montagne de déchets. Pour fabriquer les pailles comestibles, l’entreprise Yeonjigonji a mélangé de la farine de riz avec de la poudre de tapioca. Le résultat donne lieu à des pailles aussi dures et rigides que celles qui sont en plastique. Kwang-Pil Kim précise que lui et ses collaborateurs ont préféré utiliser du riz vietnamien qui est beaucoup moins collant que le riz coréen.
Une décomposition rapide dans la nature
Kwang-Pil Kim assure que ces pailles d’un tout nouveau genre sont parfaitement comestibles. Elles dégagent une légère odeur de riz, mais rassurez-vous, le goût de votre jus ou soda n’en sera pas altéré. Pour ceux qui n’ont pas envie de manger leur paille, ils peuvent les jeter sans crainte pour l’environnement. Comme l’explique Kwang-Pil Kim, les pailles se désintègrent en une centaine de jours seulement, contre 200 ans pour les pailles en plastique. Mieux encore, les pailles de riz jetées à la mer se décomposent en une semaine.
Les pailles sont écologiques… mais plus chères
Comme il fallait s’y attendre, ces pailles comestibles et biodégradables de Yeonjigonji sont beaucoup plus chères que les pailles en plastique. Elles coûtent jusqu’à 35 wons coréens l’unité (environ 3 centimes d’euros), soit six fois plus qu’une paille en plastique. Un tel prix n’empêche cependant pas l’entreprise de Kwang-Pil Kim d’avoir décroché des contrats et partenariats avec plusieurs grands magasins, hypermarchés et hôtels en Corée du Sud. « Nous avons également signé des contrats d’exportation avec des entreprises dans sept pays, dont le Canada, le Singapour et la Malaisie », confie également Kwang-Pil Kim. Plusieurs petits cafés se fournissent aussi en paille de riz auprès de la société.
Bientôt des couverts en riz pour le bien de l’environnement
Depuis que la Chine a interdit l’importation de déchets recyclables (plastique, papier…) au début de l’année dernière, la Corée du Sud a dû faire face à une importante crise de déchets. Depuis le mois d’août 2018, le gouvernement a interdit l’utilisation des gobelets en plastique. C’est ainsi que Kwang-Pil Kim et sa société Yeonjigonji sont en train de développer des tasses, des fourchettes, des cuillères, des couteaux ainsi que des sacs à base de riz pour le marché coréen, mais aussi étranger. Il a été annoncé que le lancement de ces couverts biologiques est prévu pour ce mois même.